Le MAYET-DE-MONTAGNE doit sans doute à sa situation privilégiée d’avoir été occupé depuis fort longtemps.
« Mayet » viendrait de « Mansio », maison de poste ou domaine gallo-romain. Au sommet du rez de Courtine, un rocher porterait des traces de l’époque celtique. Des recherches ont permi de déterminer le tracé de l’antique route reliant Feurs à Vichy. Cette route est jalonnée de vestiges de villas gallo-romaines (Cluzel, Demon, Chez Gentil). Ce carrefour, déjà important au Moyen-âge, fut doté d’un château féodal, réduit à la baronnie de Montgilbert en 1334. Le Mayet était alors une terre d’Auvergne pour deux siècles encore. Les comtes d’Auvergne, conscients de la valeur de cette situation stratégique face aux ducs de Bourbon, conservèrent cette enclave jusqu’en 1589. Henri IV décida de corriger les limites du Bourbonnais en y rattachant Le Mayet. Le château du Mayet était installé dans la partie haute du bourg. Mieux placé et surtout moins inconfortable que Montgilbert, il devint au XVIIème siècle la résidence préférée des SAULX-TAVANNNES, qui y donnèrent de brillantes réceptions. Le dernier seigneur du Mayet, J.L. d’EYSSAT-DUPRAT, possédait toute la Montagne Bourbonnaise, à l’exception de FERRIÈRES-SUR-SICHON, lorsqu’éclata la Révolution. Le château fut détruit et il ne reste plus que des annexes, dont une partie est aujourd’hui occupée par la Mairie. La chapelle du château faisait office d’église paroissiale, édifice roman du XIIème siècle. À cette époque fut également construit un couvent de bénédictins, le prieuré de Montchaud, situé près du village du Chier. Ces moines furent également à l’origine du lac des Moines. Le château de la Roche, beaucoup plus récent, appartenait à la famille Chantelot en 1616 et fut acquis par Monsieur de SAULX-TAVANNES en 1730 qui le réunit à la baronnie de Montgilbert. |
On peut supposer que ce gros bourg ne dépassait pas encore celui de FERRIÈRES-SUR-SICHON et encore moins celui de CHÂTEL-MONTAGNE. Néanmoins, la variété des métiers alors représentés témoigne de l’activité de ce qui était un petit centre aux foires actives. En 1790, LE MAYET-DE-MONTAGNE, en rivalité avec FERRIÈRES-SUR-SICHON, devient le chef-lieu de canton, à la faveur de sa situation de carrefour et de lieu de villégiature traditionnel des anciens seigneurs. Ce canton, d’abord rattaché au district de Cusset, fut agrandi en l’an IX, puis rattaché à l’arrondissement de Lapalisse. La Commune prospère au cours du XIXème siècle pour atteindre 2 214 habitants en 1880. L’agriculture était encore l’activité dominante. Mais grâce à ses fonctions de chef-lieu, le Mayet prenait de l’ascendant sur les autres bourgs du canton. L’amélioration des routes commencée sous Louis-Philippe permet à ses foires de devenir les plus importantes de la Montagne Bourbonnaise. Il y avait une halle aux grains : La Grenette (aujourd’hui la salle des fêtes). La construction du chemin de fer, avec deux lignes reliant LE MAYET à LAPALISSE et à CUSSET, conforte encore cette vocation. Cette amélioration sensible des moyens de transports est également à l’origine de l’activité de la taille industrielle du granit et de la création de deux importants ateliers textiles. A la même période, la Commune devient un important centre scolaire avec la création de l’école Notre-Dame pour les filles, puis celle de Saint-Joseph pour les garçons en 1886. La création du cours complémentaire public renforce cette vocation. Le bourg s’étend alors au pied de la butte sur laquelle l’église fut entièrement reconstruite. Aujourd’hui, LE MAYET-DE-MONTAGNE est avant tout un bourg « tertiaire ». Les foires sont encore fréquentées. |
ACTIVITÉS D’AUTREFOIS LE GRANIT
La première exploitation de granit en Montagne Bourbonnaise fut celle du Bizin à partir de 1880. C’est d’elle que provint la majorité des granits de l’église du Mayet-de-Montagne. Cette première graniterie employa jusqu’à 80 personnes. Avec la construction du train d’intérêt local, à partir de 1906, la demande de granit augmente, et des exploitations ouvrent à Châtel-Montagne, Arfeuilles, St Nicolas des biefs. Peu à peu, le travail du granit se mécanise. Le sciage (à raison d’un centimètre par heure !) et le gravage se font à la machine. Après la guerre de 1914, la demande classique (bordure de trottoir, pierres pour les ponts, funéraire, etc…) se double d’un important besoin de monuments aux morts. À l’approche de la seconde guerre, l’activité se ralentit. À l’issue du conflit, il reste cinq graniteries au Mayet-de-Montagne. Elles emploient alors une cinquantaine d’ouvriers. Les techniques de coupe s’améliorent, on peut désormais escompter 15 cm à l’heure. Avec l’arrivée des débiteuses à chariot et des polissoirs automatiques, on atteint un rendement bien meilleur. Toutefois, l’aspect assez artisanal des installations locales et la concurrence étrangère font que l’activité granitière cesse peu à peu. Il ne reste plus qu’un granitier au Mayet aujourd’hui. |